MON COUPE DE 1964

Rétro : On revient toujours à ses premiers amours

Annonce de 1963 (source : Time Magazine) Ma première rencontre avec une Karmann Ghia, c’était comme teenager en route vers l’école avec mon frère cadet, à la fin des années ’60. Au coin d’une rue était garé un coupé sportif rouge et bas. J’y surprenais (c’était bien lui) mon prof de néerlandais… en pleins ébats avec une blonde émoustillante : le coup de foudre !   Cette image ne m’a jamais quitté et s’est révélée après coup très typique de la présence sensuelle que la voiture étalait dans la pub, qui l’associait souvent à des femmes. A l’époque, je ne soupçonnais pas encore l’affinité génétique avec la sage Volkswagen 1500 Type 3 ‘chapeau melon’ que conduisait mon père. C’en est resté à cet éblouissement fugace pendant 25 ans. Le temps qui passait en a fait une ancienne recherchée. Quelques années plus tard, mon père a raté l’occasion de se faire sienne pour presque rien une Mercedes 190 SL hard-top bleu clair offerte par un ami. J’en ai essuyé un coup dur dont je ne suis toujours pas revenu.

La VW tricorps de mon père Mercedes 190 SL (source : Zuidam Mercedes Classics)

Ma première voiture personnelle était une Cox d’occasion couleur jaune d’œuf des années ’70, qui m’est restée fidèle jusqu’à son dernier soupir. Elle a été remplacée par une VW Polo bicorps orange et puis je suis passé à Ford. Ma VW Coccinelle EYR601 des années '70 VW Polo de 1976 (source : archives Volkswagen) Si je fis un écart de conduite avec l’Escort Type III, élue voiture de l’année, elle m’a tout de même inculqué la passion de l’histoire et de l’esthétique automobile. La Volkswagen refroidie par air devait encore sortir de l’ombre de ses consoeurs illustres, telle que la Mercedes 300SL à portes papillon.   Ford Escort de 1981 (source : catalogue Ford Europe) En 1994, la sortie d’un modèle de la Karmann (livré comme coupé ou cabriolet à l’échelle 1/24ème par Minichamps) a marqué un tournant. C’était la version de 1970 aux clignotants avant rectangulaires, avec le bouchon du réservoir monté sur l’aile droite et un tableau de bord en faux bois. Je n’arrivais pas à décider laquelle je préférais : celle en rouge, crème ou argent. Enfin, j’ai choisi le cabriolet rouge. D’autres versions d’autres fabricants sont venues par la suite. A ce jour, ma collection compte une vingtaine de pièces réduites à des échelles diverses, soit en métal, en tôle ou en PVC (plus des Coccinelles, des Transporters, des Type 3 et autres Porsche 356). Au fil des années, la documentation croissante m’a aidé à distinguer entre autres une "gueule basse" originelle des variantes ultérieures. Dès 2005, le virus ne me lâchait plus et j’ai commencé à observer les tendances du marché. Le passe-temps m’a rapproché d’un collectionneur hollandais, qui possédait aussi des Karmann à taille réelle. Dans l’été de 2009, il en a mis soudain une en vente. Ce troisième rendez-vous a fini par boucler la boucle : quand on est mordu de Karmann, c’est pour la vie ! Karmann Ghia 1970 de Minichamps (source : catalogue 1994 éd. 1)